Interview de Nicolas RAY, Député de la 3ème Circonscription de l'Allier

INTERVIEW DE NICOLAS RAY, DÉPUTÉ DE LA 3ÈME CIRCONSCRIPTION DE L'ALLIER

Monsieur Nicolas RAY, Député de la 3ème Circonscription de l’Allier, a accepté d’être le parrain de l’édition de Cycl’Eau Vichy 2022. Il participera aux côtés d’autres élus à la table institutionnelle « L’eau dans la ville » qui se tiendra le mercredi 28 septembre à 17h, dans l’espace Conférences.

 

 

Comme vous le savez, Cycl’Eau est le rendez-vous territorial dédié aux acteurs de la filière eau. Pourquoi avoir accepté de vous engager dans ce partenariat ?

 

Tout d’abord, à l’Assemblée nationale, j’ai choisi de siéger à la Commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire. Les questions relatives à la gestion de l’eau sont au cœur des compétences de ma commission. Ma participation à Cycl’Eau me permettra d’être sensibilisé aux enjeux actuels et de nourrir ma réflexion dans le cadre des prochains débats parlementaires.

Par ailleurs, les sujets abordés par Cycl’Eau constituent un sujet majeur pour les années à venir. Pendant trop longtemps, nous avons collectivement pensé que nos ressources en eau ne nécessitaient pas une attention particulière et que les pénuries étaient l’apanage des territoires arides. Avec près 4.000 km de cours d’eau dont trois majeurs : l’Allier, la Loire, et le Cher, le département de l’Allier se pensait naturellement prémuni contre le stress hydrique. Les bouleversements climatiques nous ont prouvé le contraire. Nous l’avons d'ailleurs vu très récemment.

Plus que jamais, nous devons mener des politiques de gestion de l'eau durables et efficaces. En regroupant tous les acteurs des bassins hydrographiques pour échanger sur les problématiques et imaginer ensemble des solutions adaptées, le salon Cycl’Eau participe à la préservation de notre bien le plus précieux. Pour toutes ces raisons, je suis très heureux de parrainer cette édition du salon Cycl’Eau de Vichy.

 

Nous l’avons vu cet été avec les conditions météorologiques exceptionnelles, la politique de l’eau est primordiale. Quelles sont les particularités de votre bassin pour la gestion de la ressource et sa préservation ?

 

La grande particularité de notre bassin pour la gestion de sa ressource en eau repose sur le fait que l’Allier est un cours d’eau réalimenté par le barrage de Naussac qui bénéficie donc d’un soutien administré par l’Homme. Une bonne gestion permet de réguler l’apport en eau en fonction des périodes d’excès et de déficit, afin de maintenir un niveau toujours constant. Sur la partie « Allier Aval », la disponibilité de la ressource en eau est ainsi assurée pour subvenir aux besoins de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme (notamment à Vichy pour le plan d’eau), ainsi que pour les besoins en eau potable des populations.

L’Allier a également la chance d'avoir une nappe phréatique importante qui se recharge rapidement grâce à l'apport de nombreux affluents des zones montagneuses en période hivernale. Un autre atout réside enfin dans l’existence du Syndicat mixte des eaux de l’Allier qui permet une gestion à l’échelle départementale et assure une interconnexion des réseaux.

Néanmoins, les événements climatiques exceptionnels qui s’intensifient d’années en années nous obligent à anticiper l’irrégularité de cette ressource. Nous devons pour cela mener un dialogue de qualité entre les différents acteurs du bassin.

Un contrat territorial va prochainement être mis en place sur l’Allier pour une gestion cohérente et durable de l'eau. De plus, un Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) va être établi pour assurer une meilleure répartition des usages entre tous les besoins. Si ce contrat territorial n'est pas suffisant pour maintenir la disponibilité de la ressource, nous devrons également envisager la possibilité de créer à terme de nouvelles réserves. 

 

 

Enfin, vous participerez à la plénière institutionnelle intitulée « L’eau dans la ville » aux côtés d’autres grands acteurs de la région, quels sont les messages que vous souhaitez délivrer ?

 

Nos villes doivent évidemment s’adapter aux nouveaux enjeux hydriques. Trop souvent, l’urbanisation s'est faite sans tenir compte de la perméabilité des sols. La bétonnisation des zones urbaines a continué de s'intensifier avec l’étalement urbain. Tant que les phénomènes climatiques restaient contenus, cela ne posait pas de véritables problèmes. Aujourd’hui, nous constatons cependant que les événements exceptionnels se multiplient : d’intenses précipitations provoquent de graves inondations, tandis qu’en été les sécheresses se font de plus en plus nombreuses et importantes. Nous devons donc agir pour lutter contre l’imperméabilité des sols en ville. Des solutions qui peuvent s’intégrer parfaitement à nos aménagements urbains existent. Nous devons les développer pour préserver des poches d’infiltrations indispensables.

Penser la ville pour préserver la ressource en eau passe également par une meilleure gestion du petit cycle de l’eau. Les réseaux d’eau et assainissement nécessitent une attention particulière. Nous devons les moderniser pour améliorer leur efficacité et réduire les pertes d’eau. Les agences de l’eau souffrent néanmoins de la baisse des dotations aux collectivités qui affecte leurs financements. A l’Assemblée nationale, je serai particulièrement vigilant à ce que les lois que nous votons puissent permettre à ces agences et aux différents acteurs de conserver des moyens d’actions et d’investissements nécessaires à l'intégration des villes dans une politique cohérente de gestion de l'eau.

 

 

Vous pourrez retrouver les élus lors de la table ronde institutionnelle intitulée « L’eau dans la ville » le mercredi 28 septembre à 17h sur le Salon Cycl’Eau Vichy au Palais du Lac.

 

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