INTERVIEW PARTENAIRE : BENEDICTE MARTIN

INTERVIEW PARTENAIRE : BENEDICTE MARTIN

 

La Région Sud est partenaire de la seconde édition de CYCL’EAU Provence-Alpes-Méditerranée 2023. Bénédicte MARTIN, Vice-Présidente, en charge de l’agriculture, de la viticulture, de la ruralité et du terroir de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, s’est prêté au jeu des questions-réponses avec CYCL’EAU !

 

La Région Sud a accepté d'être partenaire de la seconde édition de CYCL'EAU Provence-Alpes-Méditerranée les 29 et 30 novembre prochains, pouvez-vous nous dire quelles ont été vos motivations ? Quelle importance accordez-vous à un événement professionnel de ce type dans votre région ?

La motivation est simple : le sujet de l’eau, de la ressource à l’usage. C’est un sujet dont la région s’est emparée de longue date et pour lequel nous avons amplifié notre investissement avec, notamment, la sollicitation pour la compétence pour la coordination et l’animation du cycle de l’eau par des décrets ministériels. Nous nous sommes engagés sur la question de l’hydraulique agricole, via une étude lancée en 2018, PROHYDRA pour cerner les besoins, les enjeux et les priorités et construire nos dispositifs à la lumière de tous ces enjeux.

Ensuite, en élargissant nos champs d’intervention et nos préoccupations sur la question des autres usages et particulièrement de l’usage en eau potable, avec l’engagement de la Région dans le cadre du Plan eau, pour aller sur des actions de sobriété, de solidarité, du développement de la récupération des eaux, de la réutilisation des eaux, ainsi que de l’accompagnement des projets en lien avec l’eau potable, la limitation des fuites. Nous avons investi ce champ de manière assez volontariste.

Le Salon CYCL’EAU est aussi, un peu à l’image de l’AGORA, au niveau des usagers et de l’institutionnel, l’occasion de connecter tous ces partenaires et d’aborder la question sous tous ses aspects.

 

La matinée d'ouverture du Salon sera dédiée au 3ème Forum Régional de l'eau, organisé par la Région Sud. Quels messages souhaitez-vous délivrer ?

Nous souhaitons aborder le Plan Or bleu que nous avons déployé et qui a été voté par la Région, autour des axes fondamentaux que sont la solidarité, la sobriété et l’innovation. C’est pour cela que le Salon CYCL’EAU est un moment fort parce que nous pensons que par l’innovation, nous aurons cette capacité d’adapter notre consommation, notre utilisation et permettre un meilleur partage de la ressource et de sa gestion économe.

D’ailleurs, les tables rondes régionales du Forum seront consacrées à ces sujets avec 2 thématiques phares que sont la REUT et les usages touristiques.

 

Votre campagne Méditerranée du Futur œuvre depuis 5 ans pour faire face aux défis du changement climatique. Pourriez-vous nous faire le constat de la situation sur votre région et quelles sont les solutions que vous mettez en place pour préserver la ressource en eau ?

Notre Région est particulière puisque nous avons des situations disparates. En effet, nous avons la chance d’avoir un « système Durance Verdon » sécurisant qui bénéficie de l’action d’acteurs dont le savoir-faire et l’expertise sont des atouts majeurs pour aller vers une gestion très économe de la ressource. Nous maîtrisons ce savoir-faire et l’idée c’est de ne surtout pas se contenter de cet acquis mais bien d’être à la manœuvre pour que l’on soit toujours innovants afin de tenir compte des modifications engendrées par le dérèglement climatique. C’est le fruit d’une expertise et de gestionnaires innovants au niveau des canaux duranciens ou de la Société du Canal de Provence. Parce qu’il n’y a pas que le Canal de Provence, il y a les canaux de Basse Durance, mais aussi l’exemple du Canal de Carpentras qui a accru son périmètre de zone irrigable, et qui irrigue plus en prélevant beaucoup moins dans la Durance. C’est cette force-là sur laquelle nous devons nous appuyer et travailler.

Aujourd’hui, nous le savons bien, il y aura moins de neige versus plus de pluie et des étés plus chauds et plus secs. Il va donc falloir l’hiver prévoir de stocker cette réserve naturelle afin de pallier l’été les stress hydriques et faire face à des besoins accrus.

Et enfin, nous avons des parties du territoire qui ne sont pas du tout sécurisées, et cela nous demande d’être dans l’action : économie de la ressource et substitution. Sur le nord de la Région, travailler sur l’utilisation de l’eau du Rhône pour des usages à la fois agricoles bien sûr mais l’ambition du projet est bien d’aller sur le multi-usage afin de soulager également les prélèvements de la nappe phréatique du Miocène mais aussi sur des cours d’eau largement déficitaires et qui sont quasiment à sec l’été.

Diversification et substitution de la ressource sont les mots clés dans le cadre d’une utilisation très raisonnée. Et la REUT peut être une solution, pas n’importe où naturellement, nous devons impérativement développer cet axe, en particulier sur la partie littorale, en tenant compte du fait que les rejets de stations d’épuration peuvent avoir un effet bénéfique sur les milieux. Notre idée de la REUT s’oriente plutôt sur les rejets qui partent à la mer afin de pouvoir travailler sur la réutilisation en agriculture, sur les espaces publics. Nous aurons une première restitution de l’étude financée par la Région, dans le cadre du Forum régional de l’eau qui se déroule le mercredi 29 novembre en matinée, au sein du Salon CYCL’EAU.

 

Pour aller plus loin, rendez-vous au Forum Régional de l'eau le mercredi 29 novembre à partir de 9h.

Pour plus d'informations et pour s'inscrire : servicesern@maregionsud.fr