INTERVIEW PARTENAIRE : SYLVIE CASSOU-SCHOTTE

INTERVIEW PARTENAIRE : SYLVIE CASSOU-SCHOTTE

Bordeaux Métropole et la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole sont partenaires de la 5ème édition de Cycl’eau Bordeaux Nouvelle-Aquitaine 2023. Sylvie CASSOU-SCHOTTE, Présidente de la Régie l’Eau Bordeaux Métropole et Vice-Président de Bordeaux Métropole a accepté de répondre à nos questions.


La Régie de l’eau Bordeaux-Métropole a accepté d’être partenaire du prochain CYCL’EAU BORDEAUX NOUVELLE-AQUITAINE les 22 et 23 mars prochain, pouvez-vous nous dire en quelques mots quelles ont été vos motivations ? Quelle importance accordez-vous à un événement professionnel de ce type dans votre métropole ?

L’association Cycl’Eau est un partenaire de longue date de Bordeaux Métropole. Nous connaissons leur engagement dans la sensibilisation à la question de la ressource en eau et le réseau d’acteurs présents lors des salons le prouve.

Nous leur faisons confiance et nous comptons sur eux pour la réalisation de cet évènement hautement important à nos yeux.

Ce partage d’expérience et la création d’un écosystème propice à la question de la ressource en eau est d’autant plus important aujourd’hui en cette période très incertaine liée au dérèglement climatique.

Les acteurs doivent se parler et créer les conditions de la réussite de notre adaptation et ce, si nous ne voulons pas nous retrouver devant le précipice sans aucune solution. Nous avons le devoir d’anticiper pour adapter notre modèle de société à une raréfaction de la ressource et des risques de conflits d’usages, déjà visibles aujourd’hui.

 

Vous allez participer, aux côtés d’élus, à la plénière institutionnelle le mercredi 22 mars à 16h, jour de la journée mondiale de l’eau, sur la thématique « Sécheresse et changement climatique, quel état des lieux sur les 2 bassins hydrographiques de la région Nouvelle Aquitaine ? ». Quels sont les messages principaux que vous souhaitez faire passer lors de cette table ronde ?

Tout d’abord je souhaite rappeler que cet hiver est le plus sec que nous n’ayons jamais enregistré en France avec plus de 30 jours sans pluie entre janvier et février.

Je pense qu’il y a d’abord l’urgence d’une prise de conscience que le dérèglement climatique est global et qu’il ne concerne pas que les autres. Nous ne pouvons plus faire semblant et regarder ailleurs.

Lorsque nous aurons compris que nous sommes toutes et tous sur une et même planète et que chaque dixième de degré supplémentaire va frapper l’ensemble des populations mondiales et notamment nous en France, nous aurons franchi un cap vers la transformation inéluctable de notre modèle de société.

La question de la ressource en eau est plus que cruciale et nous devons adapter et même changer nos méthodes pour faire face aux décennies qui arrivent et protéger au mieux les générations futures sur la question de l’eau.

L’eau est notre bien commun et nous devons la protéger sans faille.

 

Enfin, vous venez de prendre les commandes de la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole depuis le 1er janvier 2023 sur l’eau potable, quelles sont les grands enjeux et grandes actions à déployer dans les mois à venir.

Ma priorité, c’est la bonne mise en route de la régie et de la bonne coordination de tous les services entre eux afin de répondre à notre objectif de performance de la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole.

Dans la période de restriction d’eau que nous allons connaître, chaque économie est importante. C’est en cela que nous allons mettre en place un effort considérable sur le renouvellement des canalisations et la recherche de fuite. Cet investissement doit se faire sur le temps long afin de retrouver un réseau de canalisation de très haute qualité.  

Je souhaite que cette année 2023 nous permette de réfléchir à la mise en place d’une tarification sociale et environnementale pour l’ensemble des usagers afin de distinguer l’eau de nécessité de l’eau de confort.

L’arrivée de la compétence assainissement en 2026 nous oblige à y travailler dès maintenant. Il s’agit d’ailleurs d’un des plus gros sujets que nous allons avoir dans les années à venir puisqu’il résulte de la réflexion de notre consommation et donc de notre capacité à réduire nos prélèvements avec d’autres modes d’assainissement moins consommateurs d’eau. La sobriété doit être un des axes forts de notre politique publique de l’eau.

Cela nous oblige à repenser notre rapport à l’eau et aux espaces naturels qui méritent une protection plus efficace et faire de l’aménagement du territoire ainsi que des outils urbanistiques des formidables alliés de la préservation de la ressource en eau.